La tasse à thé

 

 

Un couple passant ses vacances en Europe se promenait dans une ruelle, lorsqu'ils remarquèrent une petite boutique de souvenirs au charme vieillot avec une jolie tasse à thé en vitrine. La femme en faisait collection et désira l'acheter et, si on en croit l'histoire, la tassé à thé se met à parler et dit :

 

"Je voudrais que vous sachiez que je n'ai pas toujours ressemblé à cela. Il fallut passer par le procédé de la douleur pour m'amener à ce point. Vous voyez, il fut un temps où j'étais juste de l'argile. La Maîtresse vint et elle me battit, me tordit, me pétrit et je pleurais. "Arrêtez cela" mais elle sourit simplement et dit "Pas encore".

 

Puis elle me prit, me mit sur le plateau et je tournais et tournais et tournais et tournais… et, tandis que je tournais, j'étais de plus en plus prise de vertiges et je dis "S'il vous plaît, sortez-moi de cette chose, sortez-moi !!!" et la Maîtresse souriant en disant "Pas encore".

 

Puis elle me reprit, alla vers le four et ferma la porte, augmenta la chaleur et je la voyais à travers la fenêtre du four. Je devenais de plus en plus chaude et je pensais "Elle va me brûler à mort". Je me mis à cogner à l'intérieur du four et je dis "Maîtresse, laissez-moi sortir, laissez-moi sortir". Je pouvais la voir sourire en disant "Pas encore".

 

Alors elle ouvrit la porte du four. J'étais fraîche et libre. Elle me sortir du four, me mit sur la table, prit de la peinture et un pinceau. Elle se mit à me tamponner, à me couvrir d'arabesques et je me mis à suffoquer. Je lui dit "Maîtresse, vous m'étouffez, arrêtez, arrêtez s'il vous plaît". Elle se contenta de sourire et dit "Pas encore".

 

Puis, elle me prit très doucement, se dirigea vers le four et je dis "Maîtresse, non pas encore, s'il vous plaît". Elle ouvrit le four, me glissa à l'intérieur, ferma la porte et, cette fois-ci, mit deux fois plus chaud et je pensais "Elle va me tuer". Je regardais par la fenêtre du four et je me mis à cogner en disant "Maîtresse, Maîtresse, s'il vous plaît, laissez-moi sortir, laissez-moi sortir". Je pouvais la voir sourire mais je remarquais aussi une larme coulant sur sa joue, en la voyant prononcer les mots "Pas encore".

 

Juste comme je pensais mourir, la porte s'ouvrit. Elle s'avança avec une telle douceur, me sortit, fraîche et libre. Elle me pose sur une étagère en hauteur et dit "Voilà, j'ai crée ce que je désirais. Voudrais-tu te regarder ?" Je dis "Oui". Elle me tendit un miroir et je regardais encore et encore et dis "Ce n'est pas moi, je ne suis qu'un tas d'argile".

 

Elle dit "Oui, c'est bien toi mais il fallut passer par la douleur pour t'amener là. Tu vois, si je ne t'avais pas travaillée quand tu étais argile, tu aurais séché. Si je ne t'avais pas soumise à la contrainte du tour, tu te serais effrondrée. Si je ne t'avais pas soumise à la chaleur du four, tu te serais fissurée. Si je ne t'avais pas peinte, il n'y aurait aucune couleur dans ta vie. Mais c'est le deuxième four qui t'a donné la force de résister.

 

Maintenant, tu es ce que j'ai désiré que tu sois… depuis le début.

 

Et moi, la tassé à thé, je m'entendis dire quelque chose que je n'aurais pensé dire un jour : "Maîtresse, pardonnez-moi. Je n'avais pas confiance en vous, je croyais que vous vouliez me faire du mal, je ne savais pas que vous aviez de grands desseins pour moi. J'avais une vue trop courte mais je veux vous remercier pour la souffrance, je veux vous remercier pour la douleur.

 

Me voici ! Je me donne à vous, remplissez-moi, versez depuis moi, utilisez moi comme bon vous semble, je veux vraiment être un navire qui vous apporte la gloire au travers de ma vie."

 

Auteur inconnu.

 

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